Chaque année, un tiers de la nourriture produite dans le monde, soit environ 1,3 milliard de tonnes, est gaspillée.

En France, le gaspillage alimentaire représente 30 kg / personne / an dont 6 kg de produits qui n’ont même pas été déballés. 

Le gaspillage alimentaire, ça ne concerne pas que les restes des repas jetés à la poubelle, c’est le fait de jeter tout aliment qui est encore comestible. 

Oublier des fruits ou des légumes dans leur corbeille, qui pourrissent ; ne pas vérifier la date limite de consommation et jeter les produits dont elle est dépassée qui n’ont pas été déballés, acheter un lot de 4 viennoiseries pour le prix de 3 mais en laisser sécher une… Autant d’aliments que nous avons achetés et qui ne finiront pas dans nos assiettes.

Face à ces chiffres, il devient évident que le gaspillage alimentaire est :

– Un défi environnemental, un gaspillage de nos ressources => comment essayer de réduire notre empreinte carbone et ainsi aider notre planète ?

– Un problème social avec des inégalités criantes au sein de notre société et partout dans le monde.

– Un problème économique alors que les gens éprouvent de plus en plus de difficultés financières. Aider notre budget en gaspillant moins et en réalisant des économies, jusqu’à 100€ / An / Personne.

Des quantités astronomiques de nourriture finissent dans les poubelles, bien souvent parce que nous ne savons pas comment réutiliser efficacement les restes ou optimiser notre consommation.

SOLUTIONS à METTRE EN PLACE :

Chacun, à notre niveau, nous pouvons essayer de limiter notre gaspillage alimentaire, étape par étape. Voici quelques gestes à adopter au quotidien pour essayer, petit à petit, de moins gaspiller la nourriture :

A/ AVANT DE FAIRE VOS COURSES

1. Planifier ses menus et établir une liste de courses est une des clés pour stocker seulement ce que l’on est sûr d’utiliser. 

En planifiant vos repas sur la semaine, vous limitez les risques de jeter et vous ne dépensez que le nécessaire. 

Prévoir ses repas permet aussi de faire des menus plus variés sur la semaine pour manger plus équilibré. 

Avant de faire vos courses, faites une liste. 

Vérifiez que certains produits ne se trouvent pas déjà dans vos placards (combien de fois ai-je acheter un produit que j’avais déjà) !

Elle permettra d’éviter les achats dont on n’a pas réellement besoin ou qui risquent de se trouver en doublon.

B/ AU MOMENT DES COURSES 

Allez faire vos courses, si possible après avoir déjeuner, évitez d’éprouver la sensation de faim. 

2. Acheter des fruits et légumes «moches ou mal calibrés ». 

Malgré leurs déformations (bossus, avec un ventre, pas droits, avec des creux) certains fruits et légumes restent toujours aussi bons au goût ! N’hésitez pas à acheter des fruits et légumes dits « hors calibre » – jugés trop petits ou trop gros par les industriels – ou présentant des défauts esthétiques. Il s’agit là d’un bon moyen d’éviter le gaspillage de ces produits, invendus la plupart du temps parce que « non conformes ». Plus nous participerons à leur achat, plus les vendeurs seront enclins à les proposer. 

Sinon achetez-les chez les producteurs, c’est encore mieux. 

Comprendre les dates de péremption et bien conserver ses aliments. 

Certains produits sont parfois jetés alors qu’ils sont encore emballés… parce que leur date limite de consommation est dépassée. 

Pas toujours facile de s’y retrouver entre DLC et DLUO

– DLC revient à Date Limite de Consommation : ce qui veut dire à consommer jusqu’à la date indiquée.  En général il s’agit de produits stockés au frais : yaourt, beurre, lait, quenelles, pâtes fraîches, etc. Après cette date, les vendeurs n’ont plus le droit de mettre en rayon des produits dont la DLC est passée. Si chez vous, ce produit s’est toujours trouvé au frais et que la chaîne du froid n’a pas été rompue, vous pouvez le consommer dans les 10 jours qui suivent. 

– DLUO revient à Date Limite d’Utilisation Optimale, ce qui veut dire qu’il est préconisé de le consommer avant la date indiquée mais qu’il n’est pas impropre à la consommation après cette date.  Par exemple, bocal de câpres, de cornichons, de petits pois, de légumineuses, etc.

C/ AU RETOUR DES COURSES

Au retour des courses, lors du rangement dans le frigidaire, vous pouvez mettre les produits dont la date limite de consommation approche en haut du frigo et/ou devant les autres. 

Pareil pour les fruits mûrs : on peut les mettre au-dessus du panier. 

On peut aussi noter la date d’ouverture d’un produit au stylo sur son paquet pour s’en souvenir et si vous conservez les produits secs dans des bocaux, investissez dans un stylo indélébile et notez la date en dessous ou sur le côté. 

Perso, je découpe l’étiquette du produit (quinoa par exemple), je note dessus la DLUO, je la rends visible dans le bocal, je verse le produit dedans et hop ! De plus, cela permet de voir la quantité restante et d’éviter que des nuisibles rentrent dans le paquet de conditionnement. 

D/ EN CUISINE

Prendre de bonnes habitudes, préparer ses repas, cuisiner maison : 

– – Avant d’éprouver la sensation de faim, 

– – En cuisinant les produits tant qu’ils sont frais et ne pas attendre qu’ils soient ratatinés, ne fassent plus envie ou soient abîmés.

Comment transformer et optimiser vos restes ?

1. Cuisiner la quantité la plus proche de vos besoins

On cuisine parfois en trop grande quantité, souvent par manque d’idées de recettes, de proportions, souvent aussi parce que l’on cuisine en ayant faim. 

Afin d’éviter le gaspillage, on peut essayer de cuisiner : 

– – En trouvant les bonnes quantités, 

– – En s’aidant de recettes, d’une balance alimentaire, 

– – En trouvant les proportions exactes (en moyenne 80g / personne de produits secs comme de protéines).

Si malgré tout vous avez des restes : conservez-les dans des boîtes hermétiques type tupperware et au frais (ne les laissez pas « traîner » dans la cuisine, dans la casserole). 

– Soit, vous les réchauffez le lendemain (c’est souvent bien meilleur), 

– Soit, vous les transformez (un reste de pâtes ou de légumes cuits pourra aisément devenir un délicieux gratin, par exemple), soyez imaginatif. 

– Soit, vous les emportez en mode « bag in box » pour votre déjeuner au travail, 

– Soit, vous les donnez à des gens dans la rue, 

– Soit, vous les compostez 

MAIS NE LES JETEZ PAS !!!

Idées de recettes antigaspi ou comment optimiser mes restes* 

Utilisation des fruits trop mûrs : Soit les faire cuire en compote avec cannelle, vanille, quatre épices et badiane, soit, les réduire en purée pour en tapisser le fond d’une tarte, soit en smoothie.

Pain dur ou rassis : Réaliser un pain perdu ou un délicieux pudding aux fruits secs.

Houmous de légumes secs cuits : Mettez dans le blender le reste de pois chiche, de lentilles ou de haricots rouges avec un oignon, 2 gousses d’ail, 1 càs de purée de sésame, 1 jus de citron, sel, poivre, 1 càs de graines de sésame, du persil ou de la coriandre.

Boulettes de quinoa / légumes : Mélangez du quinoa cuit avec des tomates, des aubergines, des cébettes ou oignons à défaut, de l’ail et un peu de fromage de votre choix (feta, brebis, mozzarella). Ajoutez 2 à 3 càs de farine de maïs (pas de la maïzena mais de la vraie fécule de maïs bio), mélangez bien et formez des boulettes avec les mains. Faites cuire au four sur une plaque recouverte de papier sulfurisée

Salade de lentilles revue et corrigée : Mélangez des lentilles cuites avec des restes de légumes crus coupés en dés, type concombres, tomates, courgettes, ajoutez de la ciboulette, et quelques noix ou graines. Assaisonnez avec du vinaigre de cidre et de l’huile de noix ou de germe de blé pour une salade qui change un peu.

2. Donnez une deuxième vie à vos ingrédients

 Bouillon cube de légumes maison : Réservez vos épluchures et bouts de légumes et conservez-les dans un sac au congélateur. Une fois que vous estimez en avoir une quantité suffisante, faites-les revenir avec un peu d’huile d’olive, ajoutez de l’eau et mixez le tout une fois cuits afin d’obtenir un bouillon de légumes maison. Une fois refroidi, vous pouvez remplir un ou plusieurs bacs à glaçons avec votre préparation et le/les placer au congélateur. 

Vous pouvez aussi vous munir d’un bac à compost et permettre à la terre de votre jardin de récupérer les nutriments dont elle aura besoin ou aller remplir le bac à compost de votre quartier, si vous habitez en ville.

Chips de légumes : Cuisez au four vos épluchures de pommes de terre, de patates douces ou de carottes, légèrement huilées et assaisonnées.

Smoothies ou jus verts : Conservez les feuilles des betteraves, les fanes de carottes ou de radis, le haut du vert de poireaux, des cébettes ou des oignons nouveaux (seulement s’ils sont bios), lavez-les et utilisez-les. 

Selon les légumes à utiliser pour des soupes, smoothies, légumes sautés (avec les tiges des betteraves fraîches par exemple). 

3. Préserver et prolonger la fraîcheur

La bonne conservation des aliments peut être déterminante dans la réduction des déchets et du gaspillage. Par exemple :

Occupez-vous de vos légumes dès le retour de vos courses : 

Au retour des courses, occupez-vous de vos légumes. 

Lavez-les, faites-les blanchir, au besoin congelez ceux que vous ne consommerez pas immédiatement afin de préserver toutes leurs qualités nutritives ainsi que leurs saveurs. 

Agrémentez ceux que vous aurez fait cuire, conservez au frais les légumes crus lavés, éventuellement réalisez des jus ou des conserves maisons. 

Pensez aussi à la lactofermentation (conservation dans une saumure, des épices et autres herbes aromatiques) qui est fabuleuse pour votre capital santé (entière conservation des valeurs nutritives) et pour utiliser des achats fait en trop grandes quantités.

Herbes aromatiques : Séchez les herbes et conservez-les au frais. 

Fruits : Avant qu’ils commencent à donner des signes de maturité trop important, transformez-les en compotes, tartes, smoothies ou encore pensez à la déshydratation, aux conserves maison ou aux sacs de congélation (une purée d’abricots ou de fraises en plein hiver est la bienvenue). 

Apprendre à ranger et à conserver : Afin de conserver au mieux gardez les légumes et les fruits, séparez-les afin de minimiser l’effet de l’éthylène et de ralentir la maturation.

Pain : Privilégiez le pain au levain ou celui fait maison ; il se digérera plus facilement et se conservera bien plus longtemps. Idéalement dans un torchon et le tout dans un sac plastique.